Le golf, un sport plébiscité
Sport d’initiés, les séjours dédiés au golf ont retrouvé leur clientèle à fort pouvoir d’achat. Sur ce créneau aussi les délais de réservation s’allongent et la hausse des tarifs de l’aérien peut freiner les départs.
Sport individuel plébiscité, la discipline de Tiger Woods comptait 436 846 pratiquants licenciés, en 2021, selon les chiffres de la Fédération française de golf. Un record historique, avec 47 009 nouveaux licenciés, en hausse de 8,4%.
En vogue, ce sport a bénéficié d’un coup de projecteur en 2018, avec l’accueil en France de la Ryder Cup, la compétition de golf la plus prestigieuse au monde.
Marché de niche, les séjours golfiques ont trouvé leur public d’initiés. Des clients avec « un très bon pouvoir d’achat, en quête d’un hébergement de minimum 4 étoiles », précise Damien Faixo, forfaitiste groupe chez Tee off Travel.
Une clientèle exigeante ? « Une clientèle qui sait ce qu’elle veut, motivée par le fait de pratiquer sa passion. Ils sont exigeants sur les horaires de départ, les tee-time, ou sur le type de chambre, mais c’est aussi pour cela qu’ils passent par une agence », répond Bruno Peynichou, directeur général de Voyages Gallia, dont la marque Golf autour du monde propose des séjours dédiés à la pratique.
Le golf a la cote !
« Avec 2 millions d’euros par an, le volume d’activité de 2022 a dépassé celui de 2019 », annonce Sophie Frewin à la tête du tour-opérateur spécialisé A Golfing Experience. Ici, les séjours luxe représente 25% de l’activité.
Même constat au sein du groupe Voyages Gallia, où les séjours golfiques représentent un tiers de l’activité globale et 7 millions d’euros de volume d’affaires. « L’activité est bien repartie depuis la réouverture des frontières. Notre clientèle est faite de passionnés », souligne le directeur général.
« Nous sommes heureux de clôturer 2022 de façon positive et très proches de ce que nous avions fait en 2019. Bien que les demandes de séjours et souhaits des clients soient très différents des concrétisations Post Covid, on sent un réel besoin de voyager de la part des golfeurs français », note Pascale Despieres, directrice ventes et marketing de Parcours & Voyages.
Pamis les destinations phares pour s’exercer sur un green : le Maroc, l’Espagne, le Portugal, l’Italie ou encore l’île Maurice.
Chez Parcours & Voyages, le Moyen Orient avec les Emirats (Dubaï ou Abu Dhabi) Le Sultanat d’Oman complète le tableau. Tout comme la Grèce qui apparaît comme étant « la destination de l’année » sur le moyen-courrier, avec le Costa Navarino.
L’hiver est la haute saison pour le golf. « Les passionnés vont essayer de jouer dans des conditions plus agréables, avec de la chaleur », observe le DG de Voyages Gallia (Golf autour du monde), dont les ventes sont également importantes en République Dominicaine, Afrique du Sud ou encore en Thaïlande.
« Je souhaite pouvoir proposer de nouveau les destinations asiatiques, en plus de la Thaïlande. Au printemps, nous espérons que les Etats-Unis repartiront. L’aérien est un vrai problème en termes de capacité, de service et de tarif. C’est une véritable problématique », complète-t-il.
Post-covid : partir jouer au golf coûte plus cher
Dans le contexte inflationniste, les golfeurs ne sont pas épargnés par les hausses de prix de l’aérien. « Sur le long courrier, les prix ont quasiment doublé. C’est un frein », assure Bruno Peynichou de Golf autour du monde.
C’est un des constats post crise sanitaire partagé par Sophie Frewin, de A golfing Experience : « Les clients sont plus pointilleux sur leur budget, ils le regardent de plus près qu’avant la crise. »
Le panier moyen des spécialistes des séjours golfiques reste entre 1 500 et 2 500 euros par personne pour 7 nuits. « Cela dépendra du nombre de green fee et du prix des billets d’avion », précise Damien Faixo, forfaitiste group chez Tee off Travel. Auquel s’ajoutent le transfert et la réservation de voitures.
Comptez, entre « 500 à 9 000 euros », répond Bruno Golf Autour du Monde.
Autre tendance post covid-19 : les réservations tardives. « C’est vraiment typiquement français. Les autres nationalités réservent avant eux. Cela est ensuite source de problème sur les départs de golfs, la disponibilité des chambres et le tarif des avions. Certains séjours passent à l’as, car les billets ont beaucoup augmenté », abonde Sophie Frewin.
« Tout prend beaucoup plus de temps, tout est étudié avec beaucoup plus d’attention de la part des clients qui souhaitent avant tout être rassurés par la sécurité, les formalités sanitaires etc… », abonde Pascale Despières de Parcours & Voyages.
Autre constat, chez Parcours & Voyages : « Nous organisons de plus en plus de séjours/circuits ou même croisières de type GIR car la formule voyage accompagné par un représentant de l’équipe plait et surtout rassure. »
Dans ce contexte, difficile de se projeter sur 2023. Mais la bonne dynamique des derniers mois laisse espérer de bons résultats. Le swing a de beaux jours devant lui !