Une quarantaine d’employés concernés par cette fermeture
Les agences de voyages ont choqué avec l’annonce officielle de la fermeture de Concorde Travel Agency qui est l’une des plus anciennes du pays datant de plus de 50 ans. La fermeture est intervenue suite aux pertes conséquentes. Or, dans une communication circulée aux partenaires locaux et portant la signature de Bruno Lebreux, le directeur de l’agence, il est écrit qu’après plus de 50 ans de bons et loyaux services et avoir contribué à la résilience du tourisme mauricien en portant le flambeau de la destination sur tous les marchés, nous sommes au regret de vous annoncer que Concorde ferme définitivement ses portes ».
Dans les milieux concernés, on précise que : « C’était inévitable, le business a baissé de 90% depuis mars 2 020 avec l’absence de touristes et les frontières fermées. Les Mauriciens ne voyagent plus ».
Signes de faiblesses
Dans sa lettre, Bruno Lebreux souligne aussi qu’avec un modèle qui reposait essentiellement sur le tourisme, la compagnie n’a en effet, engrangé aucun revenu depuis maintenant un an. « Au vu des pertes encourues et sachant que Concorde montrait déjà des signes de faiblesse dans un contexte mondial de digitalisation qui laisse de moins en moins de place à des prestations de service telles que celles que nous proposons, la décision a été prise en février dernier de fermer la compagnie », explique-t-il.
Or, en attendant sa fermeture définitive, l’agence travaillera avec une équipe restreinte pendant encore quelque temps. Pour certains, la fermeture de Concorde témoigne du fait qu’indéniable que le feu couve sous les cendres pour le secteur des agences de voyages dans ensemble, confronté à d’énormes soucis financiers. La crise sanitaire et économique a mis à genoux les agences. Le secteur a périclité. Beaucoup d’opérateurs ont licencié une partie de leur personnel et d’autres ont rendu leur emplacement afin d’éviter de payer le loyer.
Réouverture des frontières
Cependant il faut dire que pour les autres la réouverture des frontières longtemps souhaité- fait maintenant craindre le pire avec l’arrêt du Wage Assistance Scheme qui les a maintenu en vie artificiellement jusqu’à maintenant. En attendant, les coûts continuent de tomber chaque mois, jusqu’à Rs 100 000 par agence, incluant la location des bureaux, le reste de la masse salariale non couverte par le WAS, les frais de l’électricité, etc.
Pour certains directeurs des agences c’est la dure loi de la Covid, mais à bien y voir c’est aussi dans la logique des choses. On n’a plus vraiment besoin de bureau. Aujourd’hui, les clients se déplacent uniquement pour les démarches de visa. La majorité ne met jamais les pieds en agence. Les temps ont changé grâce à Internet et aux transferts bancaires. Une bonne partie des clients réservent leurs voyages directement sur Internet, tout se fait via mail », disent-ils.
‘Business model’
Aussi dans les proches de la compagnie, on explique que : « Ce n’est la faute de personne. Le ‘business model’ est dépassé et la fermeture a été accélérée par la difficultés causés par la pandémie ».
Medine qui avait racheté l’entreprise en 2 109, projet piloté par l’ancien CEO Thierry Sauzier) n’est pas le seul actionnaire car le groupe réunionnais Voyages réunion détient, lui quasiment 50% de l’entreprise.
Au cours de ces derniers temps, les actionnaires ont passé en revue la situation et ont décidé de procéder à la fermeture de la compagnie en vue de compenser correctement les employés au lieu d’attendre l’issue fatale : La mise en faillite. Une quarantaine d’employés sont concernés par cette fermeture.
Certains seraient redéployés au sein d’autres entités du groupe Medine alors que d’autres auraient préféré opter pour une compensation.