Tamassa Bel Ombre, acteur engagé dans la préservation de l’environnement et le développement durable

Le Kenya affiche un déficit structurel en maïs. Pour combler ses besoins, le pays a principalement recours à un approvisionnement de proximité chez son voisin, la Tanzanie, premier producteur de la région est-africaine.

 

En 2022/2023, le flux transfrontalier de maïs entre le Kenya et la Tanzanie a connu un ralentissement important. Selon les dernières données de Trade Data Monitor (TDM) relayées par le Département américain de l’agriculture (USDA), les achats de la céréale par le Kenya auprès de son voisin ont atteint environ 412 800 tonnes durant la campagne commerciale écoulée.

 

Ce niveau est en recul d’environ 42 % par rapport au record enregistré l’année précédente (709 000 tonnes). À l’origine de cette contraction, les nouvelles mesures imposées par le gouvernement tanzanien. En juillet 2023, les autorités ont exigé en effet que les acheteurs étrangers s’approvisionnent uniquement auprès des négociants locaux enregistrés officiellement alors que ceux-ci acquéraient jusqu’ici directement la céréale auprès des producteurs locaux au prix garanti.

 

Selon les observateurs, cette injonction a conduit à une baisse des ventes de la part des importateurs dans la mesure où l’essentiel des négociants opérant sur le marché local, le fait de manière informelle. À cela s’ajoutent les restrictions imposées également durant l’année dernière sur l’octroi de permis d’exportation de maïs vers le Kenya et d’autres voisins régionaux en raison de la baisse de la production nationale.

 

Face à cette situation, l’USDA rapporte que les acheteurs kenyans ont renforcé leurs recours à l’Afrique du Sud et à la Zambie. Les importations depuis ces deux pays d’Afrique australe sont ainsi passées de seulement 13 500 tonnes en 2021/2022 à plus de 152 500 tonnes en 2022/2023.

 

Si le poids relatif de ce duo dans l’approvisionnement du Kenya en maïs reste encore faible (23 %) comparativement à celui de la Tanzanie (63 %), certains analystes indiquent que ce dernier pays devra désormais composer avec une concurrence rude à l’avenir notamment de la part de la nation arc-en-ciel.

 

Le Kenya qui a levé depuis 2022, le moratoire sur les importations de maïs génétiquement modifié (GM) est ainsi devenu accessible au maïs GM sud-africain, ce qui pourrait encore plus attiser la confrontation face à la Tanzanie, principal producteur et exportateur de la céréale en Afrique de l’Est.

 

Au-delà de la concurrence entre ces deux acteurs, le Kenya devrait avoir moins recours aux importations durant la campagne 2023/2024 grâce à une récolte qui devrait atteindre 3,7 millions de tonnes, soit 28 % de plus qu’un an plus tôt.

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