L’île Maurice authentique: Le Sud

L’île Maurice ne fait que 1 865 km2 mais d’une région à une autre, les paysages changent du tout au tout. Au Sud, c’est un terrain accidenté qui s’offre au visiteur. Ici, tout est vert, grâce à l’humidité venue du large avec les vents du sud-est qui soufflent en permanence sur l’île, sauf au plus fort de l’été. Les habitants aussi semblent plus calmes qu’ailleurs ; dans le Sud on n’est jamais vraiment pressé. L’histoire de Maurice commence dans le Sud. Une histoire faite de batailles épiques, de courage et de sacrifices. Les tout premiers explorateurs européens, les Hollandais, mirent pied à terre pour la première fois sur l’ile à Ferney, dans le sud-est. Aujourd’hui encore, en parcourant cette partie du littoral, on tombe sur des vestiges de ce temps révolu.

A Ferney, un monument marque le lieu où les navigateurs hollandais ont débarqué pour la première fois à Maurice. Plus loin, à Vieux Grand-Port, des ruines témoignent de la bataille de 1810. La seule bataille navale remportée par les Anglais sur les Français dans cette partie du monde. En longeant la côte, à Pointe du Diable, des canons en direction de la passe qui mène vers le large semblent toujours monter la garde.

Cette passe stratégique au temps colonial était aussi protégée par un fort construit sur l’ile de la Passe, au large de Vieux-Grand-Port. Les ruines de ce fort ont été soigneusement restaurées par une équipe menée par un archéologue anglais et l’ile est en passe de faire partie du patrimoine national. Elle sera alors aménagée pour accueillir des touristes et autres visiteurs locaux. Certains de ses bâtiments en pierre taillée, dont la poudrière, le dispensaire et le four qui chauffait les boulets de canon, ont été étonnamment bien conservés.

A Mahébourg, la première capitale de Maurice, le Musée naval nous emmène au cœur de cette bataille avec les plans des navires sabordés et des récits de bataille à travers les carnets de bord des commandants des voiliers de guerre. Le musée comporte aussi la plus grande collection locale de pièces de monnaie, les récits des grands capitaines et des corsaires téméraires qui écumaient les mers de l’Océan Indien à l’époque de la compagnie des Indes, et la reproduction fidèle de la chambre à coucher de Mahé de Labourdonnais, gouverneur français d’origine bretonne à qui on doit la ville de Port-Louis et l’industrie de la canne à sucre qui a pendant longtemps été l’épine dorsale de l’économie mauricienne.

Mahébourg, le principal village de cette région de l’île, dispose de toutes les aménités qui lui justifieraient un statut de ville avec une municipalité. On y trouve tous les services, de la brigade de sapeurs-pompiers au quartier général de la force policière pour la région Sud, en passant par les succursales de toutes les grandes banques du pays, un bureau de poste moderne et de grands magasins qui font de lui un centre commercial par excellence dans le Sud-Est.

A Mahébourg, les habitants semblent d’une nonchalance qui fait envie. Ici, on n’est jamais pressé et le village est d’un calme surprenant. On y trouve un monument aux esclaves sur le site d’un front de mer qui abrite un amphithéâtre, non loin d’une représentation géante du Bouddha.

Les commerçants du village ont également profité de sa proximité avec la belle plage de Blue Bay et des hôtels cinq étoiles des environs pour proposer des restaurants de haute facture qui sont souvent spécialisés en fruits de mer. Blue Bay, qui a récemment été décrété parc marin, recèle une faune et une flore sous-marines à couper le souffle. Ce qui rend cet endroit particulièrement idéal pour la plongée en apnée. Non loin de Blue-Bay, l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaisance, est relié aux régions urbaines et au nord de l’ile directement par une autoroute.

Aujourd’hui, bien que le Sud soit la région la moins développée de l’île, elle reste la plus authentique. La côte sud ne reflète en effet pas l’image stéréotypée de Maurice. Les plages et les lieux de vacances y sont plus rares. En traversant la côte sud, on alterne entre mer et campagne, bains de soleil et randonnées. La végétation au Sud/Sud-Est est aussi la plus riche grâce à un taux d’humidité très élevé et compte de nombreux arbres et plantes indigènes.

Depuis la fin de l’année dernière cependant, la côte sud s’est enrichie d’un grand projet de développement hôtelier. On a assisté à l’inauguration de trois hôtels cinq étoiles haut de gamme. Le Voile d’Or, Héritage et Le Telfair en attendant St-Félix. Des plages ont été aménagées là où auparavant il n’y avait que des rochers et les promoteurs privilégient un tourisme vert près de la nature avec des randonnées en forêt. Un filon porteur car d’autres projets du même type ont été annoncés dans la région.

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