La Lufthansa perd de l’altitude. Le géant allemand du transport aérien va durablement réduire la taille de sa flotte, se séparant d’une quarantaine d’avions, a annoncé le groupe mardi 7 avril. L’entreprise va également fermer sa filiale Germanwings. Des décisions prises en raison de la pandémie de coronavirus qui a mis les opérations passagers du groupe quasiment à l’arrêt.
Le directoire « ne s’attend pas à un retour rapide du secteur du transport aérien au niveau d’avant » la pandémie, qui a plongé le secteur dans une crise sans précédent, a expliqué la compagnie dans un communiqué. La « levée totale des restrictions de voyage durera des mois » et le retour de la demande à la normale « des années », précise Lufthansa, qui a supprimé la quasi totalité de ses vols passagers au moins jusqu’au 19 avril.
« Garder le plus d’emplois possible »
Le groupe n’a pas détaillé l’impact sur l’emploi de cette restructuration mais a promis que « l’objectif » était de « garder le plus d’emplois possible ». Des discussions avec les syndicats doivent « démarrer rapidement », selon Lufthansa. En attendant, plus de 60% du personnel du groupe Lufthansa, soit 87 000 employés, sont ou seront inscrits au chômage partiel, dont 62 000 en Allemagne.
Confronté à la chute drastique du trafic aérien, le groupe compte « réduire de manière permanente des capacités » de transport : au moins 42 avions court, moyen et long-courriers seront retirés de la flotte composée de 763 machines actuellement. Cela inclut six Airbus A380 dont la vente au constructeur était « de toute façon prévue à partir de 2022 », précise Lufthansa. Onze Airbus A320, sept A340-600 et cinq Boeing 747-400 vont être retirés de la flotte de la compagnie éponyme Lufthansa tandis qu’Eurowings doit perdre dix A320.
Par ailleurs, « les opérations de vol de Germanwings vont être arrêtées », ajoute la compagnie dans un communiqué. Depuis plusieurs années déjà, Germanwings n’était plus une compagnie à part entière mais intégrée dans la filiale low-cost Eurowings de Lufthansa, et le groupe avait annoncé précédemment son intention de faire disparaître la filiale. Le syndicat des pilotes VC a « dénoncé » la fermeture de Germanwings, invoquant « une restructuration sur le dos des employés ».