Gilbert Espitalier-Noël, CEO de Beachcomber : « Afin de protéger l’entreprise, les actionnaires traditionnels du groupe ont pris des positions fortes pour empêcher cette OPA hostile »
Le groupe Beachcomber, l’un des pionniers de l’industrie touristique à Maurice, fêtera le mois prochain ses 65 ans de présence touristique. À cette occasion, une série d’initiatives pour marquer cet événement est prévue car le lien entre Beachcomber et les principales étapes du développement de l’Hospitality Business « est intime ». D’autre part, intervenant sur Beachcomber Screens, Gilbert Espitalier-Noël, le Chief Executive du groupe, revient sur l’enjeu pour le groupe et les mesures prises pour contrer une OPA hostile.
Dans le cadre des célébrations marquant les 65 ans du groupe, un logo a été conçu accompagné de « 65 Years crafting the Art of Beautiful ». Beachcomber compte également faire un clin d’œil à sa clientèle en proposant une remise de 35 % pour tout séjour dans les hôtels du groupe à tous ceux qui fêtent leurs 65 ans cette année.
Parmi les autres initiatives prévues exclusivement pour ce mois d’anniversaire, figure une exposition de photos dans chacun des hôtels du groupe. Les clients des boutiques Beachcomber pourront aussi profiter d’une remise de 11 % sur leurs achats et sur un plan plus général, de nombreux petits clins d’œil – pâtisseries, chocolats et autres cadeaux frappés du logo commémoratif – feront directement référence au 65e anniversaire du pionnier et leader historique de l’hôtellerie mauricienne.
En juin 1952, le groupe Beachcomber décline le premier chapitre de l’industrie touristique à Maurice. Qantas démarre une liaison reliant Perth et Johannesburg, en transitant par l’île Maurice. Rogers & Co. Ltd, représentant de la compagnie aérienne australienne, décide d’ouvrir le premier hôtel de standard international, et ce par l’entremise de sa filiale nouvellement créée Mauritius Hotels en vue d’accueillir les passagers et équipages en escale.
Sous l’impulsion d’Amédée Maingard et de Michel Pitot, le château Mallac, à Curepipe, est transformé en Park Hotel, un établissement de 40 chambres. À cette époque, avec un nombre annuel de 1 800 visiteurs, cette démarche constituait un acte de foi dans une industrie à peine naissante. L’aventure hôtelière se poursuivra avec Le Morne Plage et ses « rondavelles » et Le Chaland, à proximité de l’aéroport, en 1962. Deux ans plus tard, New Mauritius Hotels (NMH) prend naissance de la fusion entre Le Morne Plage Vatel et Mauritius Hotels. En 1967, la société décide de construire l’hôtel Le Morne Brabant pour remplacer Le Morne Plage. L’établissement héberge, l’année suivante, les invités aux célébrations de l’accession du pays à l’indépendance.
Le tournant décisif se présente en 1971 avec l’ouverture du Trou-aux-Biches Village Hotel, aujourd’hui l’un des joyaux de la collection Beachcomber. L’année suivante, l’aménagement du Dinarobin Pierre Desmarais, rattaché au Morne Brabant, vient étoffer le portefeuille hôtelier de NMH. En 1976, l’emblématique Paradis prend ses quartiers sur la péninsule du Morne.
Dès lors, le groupe Beachcomber se présentera comme un rendez-vous incontournable à Maurice, et aussi dans l’océan Indien. Par la suite, 1980 verra la création de la marque Beachcomber avec le Royal Palm de Grand-Baie, s’invitant au skyline touristique cinq ans plus tard. Ces efforts seront couronnés par la reconnaissance de cet établissement comme faisant partie de la prestigieuse collection d’hôtels “The Leading Hotels of the World”.
Avec une série d’implantation hôtelière à travers l’île, la marque Beachcomber étendra son empreinte au-delà des rivages mauriciens avec l’ouverture, en 2001, du Sainte Anne Resort & Spa sur une île privée de 220 hectares au cœur d’un parc marin aux Seychelles. En parallèle, le Dinarobin est créé sur la péninsule du Morne.
Beachcomber, qui génère un chiffre d’affaires de quelque Rs 10 milliards et compte actuellement 10 resorts offrant un choix d’hébergement allant des villas et suites aux appartements et chambres, s’inscrit également dans le quotidien de quelque 5 000 artisans dont « la bonté vient sublimer au quotidien la beauté naturelle des lieux qui leur ont été confiés ». Piliers du groupe, ces hommes et ces femmes représentent la principale richesse et valeur du groupe au fil des années.
Le CEO : « NMH est un groupe solide »
À la veille des 65 ans du groupe Beachcomber, le Chief Executive Officer (CEO) du groupe est intervenu sur les Beachcomber Screens pour faire le point sur les enjeux dans la conjoncture, notamment par rapport à l’OPA hostile contre le groupe. Gilbert Espitalier-Noël s’est appesanti sur le fait que « New Mauritius Hotels est un groupe solide ».
« Il y a effectivement une entreprise et des individus. Je ne vais pas les nommer. Ils sont apparus tout à fait publiquement dans la presse, après avoir été cachés pendant des mois. Ils se sont manifestés pour dire et confirmer qu’ils avaient en effet l’intention en février 2016 d’acheter massivement des actions de New Mauritius Hotels Ltd en bourse », souligne le CEO.
Gilbert Espitalier-Noël se félicite du soutien indéfectible des investisseurs traditionnels au sein du groupe, surtout pour contrer l’OPA hostile du début de l’année dernière. « Nous avons le support de nos actionnaires traditionnels que sont Rogers et ENL, qui sont des actionnaires de NMH depuis le tout début. Rogers est un des fondateurs même de NMH. Il est toujours là. Ces deux groupes nous ont toujours soutenus et continueront à soutenir NMH en cas de besoin », fait-il ressortir, en ajoutant que « c’est pour cela et afin de protéger l’entreprise que certains actionnaires, en l’occurrence les actionnaires traditionnels du groupe NMH, ont pris des positions fortes pour empêcher cette OPA hostile qui très probablement, et c’est le cas dans beaucoup d’endroits dans le monde, pourrait porter un très gros préjudice à tous les employés du groupe. Très souvent, ces raiders étrangers qui sont à la base d’OPA hostiles attaquent des entreprises avec comme dessein de les démanteler et de les vendre en morceaux afin de pouvoir retirer des valeurs plus grandes que son ensemble, et pouvoir faire un profit très rapide ».
En guise de mise en garde, le CEO note que « le risque d’une OPA hostile puisqu’elle n’est pas avouée, pas déclarée, est donc bien réel. C’est une crainte réelle que nous devrions tous avoir ».